Dormir 4 heures par nuit, venir en cours le ventre vide depuis la
veille, se faire payer pour son assiduité, rapport à l’argent, les discussions
au sein du groupe ont révélé leur lot de surprises. Jugez plutôt.
Dormir 3 à 4 heures par nuit
Comment
pouvez-vous suivre un cours quand vous n’avez pas dormi plus de 3 heures dans
la nuit et sans avoir rien mangé depuis plus de 10 heures ? La réponse est
malheureusement évidente : c’est impossible.
La
majeure partie des élèves du groupe se couche entre 3 et 4 heures du matin. Aucun
ne prend de petit déjeuner. Mike avoue passer parfois des nuits blanches ou ne
dormir qu’une ou deux heures par nuit, et « se rattraper en cours ».
On comprendra aisément pourquoi beaucoup sèchent les cours essentiellement le
matin.
La
faute à qui ? Facebook, Twitter, mais aussi Youtube et la télévision. A
noter que 4 élèves sur les 5 de RPM ont la télé dans leur chambre. Si pour
certains Facebook reste en toile de fonds de leurs activités nocturnes, ils « textotent »
toute la nuit en regardant des vidéos en ligne.
« La
télé, l’ordinateur et le téléphone sont mes trois petites vies », explique
l’un d’entre eux. Pas d’ordinateur dans
la chambre ? Qu’à cela ne tienne, ça sera Facebook sur le téléphone. Avec
le prétexte pour les parents que le téléphone sert avant tout de réveil.
Et
les devoirs dans tout ça ? « Je ne touche pas mon sac jusqu’au
lendemain matin », expliquent les uns. « Moi j’ai la flemme de noter
mes cours ou mes devoirs », répondent les autres.
Ils ont trouvé LA solution au décrochage
scolaire !
Au
gré de nos conversations, une solution étonnante contre le décrochage scolaire
est apparue : payer les élèves pour qu’ils soient assidus en cours. Des
élèves professionnels en quelque sorte. Qui moyennant 5 euros par jour,
promettent tous, mais vraiment tous, d’être les plus assidus du
collège !!!
Argent, argent, argent.
L’argent
semble être une valeur centrale pour les jeunes. Si certains estiment que
« seuls les gitans peuvent vivre sans argent », parce que la vie
« c’est pas gaufrette ! », d’autres arborent fièrement, peut
être sans en connaître la signification, des vêtements de la marque YMCMB. Entendez par là Young Money Cash Money
Billionaire, qui pourrait se traduire par « Argent frais, argent cash
milliardaire ». Une traduction qui se passe de commentaire quant aux
valeurs véhiculées.
Pour
certains garçons du groupe : « si t’as pas d’argent, t’as pas de meuf
dans le 9.3 » Réponse de la bergère au berger, les filles répondent
que « se sont les moches qui ont besoin d’avoir de l’argent pour avoir des
meufs ».
La bonne nouvelle est qu'à l'issue de la rencontre avec Saadia Diawara (producteur du film La Cité Rose), Mike, qui estimait que seul l'argent faisait le bonheur et pouvait tout acheter, a révisé sa position. Et commencé à regarder la réussite sous une nouvel angle. Un petit pas pour Mike un grand pas pour son humanité.
1 commentaires:
cela me semble très intéressante
Enregistrer un commentaire