mercredi 29 mai 2013

Mike

Mike est en 3e. Il nourrit le paradoxe d'être, à 15 ans, membre actif du Conseil Municipal des Jeunes de la ville de Pierrefitte et de se trouver en situation de décrochage scolaire. Celui qui ne conçoit pas sa vie sans téléphone portable, cache un jeune finalement à la tête bien sur les épaules. Qui cherche à s’affranchir de l'orbite négative du quartier et fait même acte de prévention envers ses amis pour leur éviter d'en être trop influencés.


Autoportrait  :


"L'école ça ne me donne plus envie"


Mike nous confie ici qu'il ne "sait pas à quoi sert l'école" qu'elle ne lui "donne plus envie. Couche tard, il avoue se coucher vers 3 heures du matin et avoir du mal à venir en cours le matin. Il se dit inquiet pour son avenir et veut vaguement devenir réalisateur. Il rayonne d'une autre énergie, toutefois, quand il parle du Conseil Municipal des Jeunes dont il fait partie depuis un an et demi. Il "s'y investit mieux qu'à l'école" car il s'y sent "libre".


 


Son interview de Saadia Diawara :

Saadia Diawara est le producteur du film La Cité Rose. Une cité où lui et Mike vivent. Également directeur d'un équipement culturel (Centre d’animation Curial, dans le 19ème arrondissement de Paris), il relativise l'image négative que peut avoir la cité et sur sa présumée réussite.





La discussion s'est poursuivie, à bâtons rompus, avec le groupe très attentif pendant l'interview. Saadia est sans doute la personne qui aura le plus marqué les jeunes. Ces paroles ont fait mouche, à tel point que Mike, pour qui l'argent était l'unique critère de réussite, en est venu à réviser son jugement. Kenny quant à lui aura retenu une petite phrase qui, espérons-le, continuera à faire son chemin : "les barrières sont dans notre tête".


Le bilan de Mike :

« Il y a des choses qui ne dépendent que de soi »

"De Raccrocher Par les Médias, je retiens tout.

Ce qui m’a le plus marqué est le plus mauvais souvenir du CPE M. Ouelha. Quand il nous a expliqué que des élèves avaient utilisé une voiture bélier pour entrer dans le collège et avaient mis le feu à l’établissement. C’était très violent. Ils sont vraiment partis trop loin.

Avant, je dois avouer que mon seul critère de réussite était l’argent. A l’issue de l’interview de Saadia (Diawara, le producteur du film La Cité Rose), j’ai pris conscience que l’argent ne faisait pas forcément le bonheur. A côté de ça, il nous a expliqué qu’il y avait plus de personnes qui avaient réussi que mal tourné à la cité.

Il a grandi dans le même milieu que moi (ils ont tous deux grandi dans la même cité, ndlr), il sait de quoi il parle.

J’ai toujours eu du respect pour les profs, mais je les vois différemment aujourd’hui. J’ai pris conscience qu’ils étaient là pour nous aider. Je ne savais pas qu’ils leur arrivaient de se remettre en question. Je pensais qu’ils venaient juste pour l’argent. En fait, ce sont des personnes normales, comme tout le monde.

Maintenant je ne calcule personne en cours. Avant je parlais et je perturbais la classe. Ma prof principale a vu qu’il y avait du mieux, mais j’aurais aimé que tout le monde le remarque.  

La rencontre avec les Non Scolarisés Antérieurement m’a surpris. Parce qu’ils savent qu’ils ont du retard mais gardent de grandes ambitions. Comme nous tous dans le groupe, on a appris qu’ils se faisaient frapper à l’école. Finalement on a de la chance en France. Mais peut être qu’avec les coups on aurait mieux travaillé…

Nous avons beaucoup travaillé sur la posture. Avec les différents exercices qu’on a pu faire, j’ai réalisé que quand on se tenait mal, on engendrait sans en avoir conscience une mauvaise image de nous. Maintenant j’enlève mon manteau et ma sacoche en classe…

Je voulais faire réalisateur sans vraiment savoir à quoi ça correspondait. J’ai découvert auprès de Saadia plein de choses autour du cinéma. En fait, ce qui m’intéresserait ça serait monteur ou l’informatique, parce que j’aime bien travailler avec les ordinateurs.

Quant à M. Pô de Manpower (le directeur de la communication, ndlr), il m’a fait comprendre qu’avec les moyens multimédia actuels (smartphone, Internet et ordinateur), je n’avais pas besoin d’attendre pour me lancer.

Il m’a récapitulé sur une feuille, que j’ai pris soin de garder (cliquez sur la photo), les différentes étapes de production ne serait-ce que d’un projet vidéo personnel. En fait, tout part d’une idée. Simplement il faut la matérialiser en la formulant à l’écrit. Ça c’est ce que personne ne peut vraiment faire à votre place. Après vient la réalisation et la promotion à travers des outils aussi simples que Facebook ou Twitter.

J’avais pris un peu sans réfléchir une orientation en bac pro électrotechnique vu que je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire. Là j’ai décidé d’apprendre par moi-même le montage vidéo.

Dans RPM j’ai bien aimé le travail d’interview. Je n’avais jamais interviewé quelqu’un avant. Ça fait bizarre. C’est nous qui dirigions la conversation. Mes interlocuteurs m’ont peut être vu différemment en tout cas moi je les ai parfois sentis pas forcément à l’aise. Ce qui les a rendus plus normaux à mes yeux. En fait, ils (les adultes) sont comme tout le monde.

Je ne fais toujours pas confiance aux adultes du collège. Même si les choses ont un peu évolué. Il y a certains profs dont je peux éventuellement considérer qu’ils puissent m’aider. Je sais que beaucoup d’élèves ont une mauvaise image des profs alors qu’ils ne nous ont rien fait.

Au final, l’un des grands enseignements que je retire de toutes les rencontres dans RPM est qu’il ne faut pas écouter les autres, qu’il faut éviter d’être influençable, parce que les potes ne seront pas toujours là pour nous. Il y a des choses qui ne dépendent que de soi. "

 
Épilogue... 

Mike reste décidé à s'orienter vers les métiers de l'audiovisuel qui l’intéressent beaucoup.

Il va pour cela effectuer l'année prochaine un bac pro électrotechnique.

La rencontre avec Monsieur Pô, le directeur de la Communication au sein du Groupe Manpower a, par ailleurs, pu lui ouvrir de nouveaux horizons.

"Je sais maintenant que, grâce aux moyens technologiques qui existent, je peux commencer tout de suite à faire des choses. Il y a pleins d'outils qui peuvent me permettre de faire des petits films amateurs sans même avoir besoin de dépenser d'argent, il faut juste que je pose le projet par écrit".

Il ne lui reste donc plus qu'à mettre la main à la pâte.





12 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut,je pense que le fait que tu t'implique dans une vie associative c'est bien,mais tes études seront importante pour ton avenir.La façon dont tu penses montre que tu as envie de réussir donc courage.

Anonyme a dit…

C'est sur ke pour faire ce metier fallait ke tu continue au moins jusqua au lycéé , c'est difficile , en tout cas bon courage pour le reste

Anonyme a dit…

C'est bien continue comme ça !

Anonyme a dit…

T'est très courageux ! Continue ainsi !

Anonyme a dit…

Même si tu n'aimes pas l'école ( et tu n'es pas le seul ) essaye juste un minimum de te concentrer en cours et de prendre 5 min le soir à relire tes cours. Et tu réussiras!

Anonyme a dit…

Félicitations, parce que c'est pas facile de dire tout ça en public et d'expliquer à tout le monde pourquoi tu es en décrochage scolaire. J'espère que tu remonteras la pente et que tu feras le métier que tu veux faire et que tu réussira ta vie!

Anonyme a dit…

ne abondonne jamai mike tu peu le fair aller pariiiiiiiiiiiii

Anonyme a dit…

Bon courage mikee
#oumar#

Anonyme a dit…

bon courage il ne faut pas se décourager apprenais vos leçons le soir au lieu d’être sur les ordinateurs et les téléphone et les portable. 6f sara.sebei

Anonyme a dit…

Wsh nous c'est Goundo et Séréna ont est en 6ème E.Nous ont comme toi être sur l'ordinateur,bavarder en classe foutre le bazar(en anglais).Mais on se réveillé et on s'est mis au travail.
Moi je pense que il mieux se concentrer en classe,arrêter de bavarder et de ne pas se concentrer.Il doit prendre confiance en lui arrête de rien de aller sur l'ordinateur la nuit jusqu'à 2heure du matin est dormir à 22 heure maximum,arrivé à l'heure à l'école.Qu'il pense a faire se devoir au lieu d'aller au terrain de sa cité.Qu'il doit prendre exemple sur les garçons qui travaille et pas aux garçons qui ne font rien à l'école.

Anonyme a dit…

mike j espere que tu reussiras a arriver au bout de t est fin


lisa et ambrine et soronez

Anonyme a dit…

Bon corage pour la fin de l'année. Il ne faut surtout pas decrocher à nouveau.
#Selim

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